10 AU 12 MAI : PLATEAU DE DIENG

 10 MAI : DE BATTURADEN À DIENG

Journée pas facile en moto. On part vers 8h45 du homestay après le selfie traditionnel avec nos hôtes.


Même le volcan qui se cachait dans la brume depuis 3 jours se dévoile quelques minutes le temps de lâcher quelques pets de fumée

La première partie du trajet se déroule plutôt bien, en grande partie sur de petites routes, pas trop de trafic, ça roule quand même bien.

À 1 km de l'hôtel, nous voilà déjà dans la montagne, sur la Jalan (route) Dusun II

Ok, j'avoue, j'ai un faible pour ces mini-routes (tant qu'on ne croise aucun véhicule plus large qu'une moto!)

On traverse quand même quelques villes, ici à Purbalingga

Google nous emm... un peu avec ses raccourcis

Traversée de Wanakarsa, on a fait plus que la moitié du chemin

Quand il n'y a pas de station d'essence, il y a toujours des bouteilles d'essence chez les habitants. Prévoir un 20 minutes de jasette en plus. Moi avec des adolescents très impressionnés, et Jacques avec le couple qui nous dépanne.

Ça se gâte alors que nous sommes en montagne et que notre belle route se transforme soudainement en trail de moto-cross en plus d’être dans une pente abrupte. Oups, glissement de terrain imprévu! Je dépasse Jacques qui hésite à la prendre, pas le choix, je suis sur ma lancée, si j’arrête, je ne serai pas capable de repartir.
Alors je fonce sur les roches en priant pour ne pas caler et ne pas déraper et… ça marche!
Jacques me dit qu’il me rejoint, mais comme la route continue à grimper, je dois rouler jusqu’à ce que je puisse m’arrêter sur du plat.
Malheur, j’arrive en haut d’une côte et, en arrivant en haut, je m’aperçois à la dernière seconde que la route a été emportée par un autre glissement de terrain et que le petit bout qui reste est pas mal casse-cou. Pas long, mais méchant. Et il monte aussi. Bon, je suis rendue dessus, autant continuer.

Je réussis encore à passer (wow, pas pire quand même) et de l’autre côté, je trouve enfin un endroit plat pour me stationner et attendre Jacques. En espérant que je pourrai l’avertir à temps du glissement de terrain.

Le fameux glissement de terrain
J’attends Jacques.
J’attends Jacques.
Idem.
Rebelote.
Mmmm, inquiétant quand même, le trail de moto-cross n’était pas facile et on n’a pas les motos pour faire ce genre de galipettes.
Je demande aux gens qui arrivent s’ils ont vu mon mari (tsé le seul autre étranger blanc à 100km à la ronde), ils répondent négativement. Finalement, après 15 minutes à cogiter à savoir si je retourne le chercher (repasser par le glissement de terrain? Heu… j’ai eu de la chance une fois, je ne suis pas prête à recommencer).
Finalement, je le vois au loin, à environ 200 mètres, arriver et s’arrêter au bord de la route. Nos systèmes de communication se reconnectent quelques secondes, le temps qu’il me dise qu’il a eu un accident, puis on reperd la connexion.
Bon, il est debout et la moto aussi, c’est quand même encourageant. Je décide alors de marcher pour le rejoindre, car il n’a pas l’air prêt à repartir de sitôt. Je ramasse mon casque et mes trucs que je ne veux pas laisser derrière moi et je le rejoins en 10 mn. Je suis en lavette, il fait chauuuud.
Quand j’arrive, il est en train d’enlever tout ce qui est sur sa moto. Il me dit qu’il a essayé de prendre la route endommagée trop vite, qu’il y avait une bosse et qu’il s'est envolé dans le fossé. Heureusement, ses pads ont protégé ses genoux qui ont pris tout le choc, il a quelques égratignures et de petites douleurs, mais rien de grave à priori. La moto a une pédale croche, ainsi que le guidon, mais il peut conduire quand même et il ira voir un garagiste pour redresser le tout.
Il remet ses bagages sur sa moto, je l’avertis pour le glissement de terrain un peu plus loin et je repars à pied rejoindre ma moto. En remontant la côte. La lavette est vraiment détrempée.
Arrivée de l’autre côté du glissement de terrain, je vois Jacques qui arrive et qui passe comme un pro. Ouf!

Passage du glissement de terrain, vu par Jacques, alors qu'il repart de l'endroit où il s'est arrêté pour vérifier les dégâts et où je l'ai rejoint à pied...

Je m’informe dans un petit kiosque, la route est belle ensuite, c’est rassurant! Sauf que nous devons ensuite faire un détour car la route que nous devons prendre est fermée pour cause de... glissement de terrain. Heureusement, malgré des pancartes Hati-hati (Danger) qui apparaissent régulièrement sur la route de détournement et dont nous ne comprenons pas la signification (allez, on rajoute un peu de piquant à cette journée ennuyante), plus de mauvaises surprises.

Et c’est vrai que la route est belle. Très escarpée, mais très belle.

Montagne et bonnes côtes, on approche du plateau de Dieng!

Et à environ 25 km de notre destination, Dieng, les paysages sont incroyables encore une fois. Des cultures à perte de vue, les collines en sont couvertes.


Il commence à pleuvoir et nous devons nous arrêter pour mettre nos imperméables.


On arrive dans la ville de Dieng, en montagne, où il fait froid. On se croirait presque à Katmandou!

La première impression est mitigée. Il fait froid, la rue principale est plutôt moche , c'est bruyant, sale... Mais nous découvrirons bientôt que tout le charme de Dieng se situe dans ses petites ruelles et sa campagne environnante. Un autre monde complètement!

Bon, arrivée à l’hôtel Dieng's View sans autres problèmes. La chambre est minuscule, on entasse nos affaires comme on peut, bordel instantané! Mais la vue est très belle sur les cultures et les montagnes environnantes et les couvertures sont chaudes.

L'hôtel (difficile à trouver, la pancarte est délavée), 350 000 IDR, petit déjeuner compris, pas notre préféré, mais propre et correct (insonorisation zéro)

Balade en après-midi dans les petites ruelles de la ville, comme nous aimons tellement le faire. Il y a des mosquées tous les 50 mètres. Et nous avons notre muezzin privé qui se pratique dans la chambre voisine. Youpi.

On salue tout le monde en indonésien et ils sont super contents et nous répondent avec d'immenses sourires.


À prendre les petites ruelles, on finit toujours par se retrouver dans les champs derrière les maisons.

Une autre (petite) mosquée

Et encore des champs


Je pourrais me promener sur ces petits chemins tout l'après-midi, mais il commence à pleuvioter...

Petit temple hindou perdu dans les champs. Il y a plusieurs temples dans la région, le mélange hindou-musulman est intéressant... Mais Java reste majoritairement une île musulmane, comme la plupart des îles en Indonésie (1er pays musulman au monde).

Tout le monde a le droit de manifester ici!


Souper tôt dans un restau du coin. Très compliqué de se faire comprendre, mais on a fini par avoir ce qu'on voulait...

Soirée relax


Pour voir l'itinéraire (celui qui était prévu, sans le petit détour et les incidents dus aux glissements de terrain le long de la route) plus en détails et le télécharger, cliquez ICI

    POUR VOIR TOUS LES VIDÉOS DE LA JOURNÉE, CLIQUEZ ICI 

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11 MAI : DIENG 

Nuit moyenne, notre hôtesse nous a vanté l’accès à un petit balcon à côté de notre chambre c’est vraiment cute, sauf que nos voisins le trouvaient vraiment cute aussi et l’ont squatté tout le temps que nous étions là. En plus, il y avait une lumière sur le balcon qui illuminait notre chambre à la grandeur. Je l’ai fermée, mais quelqu’un la réouverte, bouh.
En plus notre voisin, toujours le même, l’apprenti-muezzin squatteur de balcon, a été malade une partie de la nuit, beurk.
Il est parti aujourd’hui. Là on a de nouveaux voisins. Ils écoutent la télé, fort.
À bas les voisins et les murs en carton!
Bref, pas de balcon, pas de place dans la chambre, on mange notre petit déjeuner (fourni) dans le couloir.
Ensuite, Jacques veut aller faire décrochir ce qui s’est crochi sur sa moto quand il est tombé, direction donc le garage à 3 km d’ici.
Cela prend 2 minutes au mécanicien pour l’arranger, on peut donc passer à la phase 2 du plan de la journée : aller faire réparer les souliers de marche de Jacques qui sont à la veille de perdre leurs semelles ou en acheter d’autres. Direction donc la grande ville, Wonosobo, à 18 km de là. Avec un arrêt prévu dans une plantation de thé.
Et c’est partiiii!

En descendant de la montagne à la ville. Les températures changent drastiquement, mais les paysages restent toujours aussi beaux!

Un des volcans qui nous entourent, le Sindoro probablement

Nous arrivons à la plantation de thé, en même temps qu'une horde de touristes indonésiens. C'est la fin de semaine et la région est envahie par les Indonésiens qui viennent faire de la randonnée ou des sorties en famille. Le trafic est intense, surtout pour la montée vers Dieng, ce n'est pas aussi agréable de se promener que pendant la semaine.




Des enfants qui nous ont suivi un bon moment jusqu'à ce qu'on leur propose de nous prendre en photo (et ensuite, de les prendre en photo). Ils étaient bien contents et bien cutes.


Quand on visite une plantation de thé, on n'a pas le choix de conclure la visite avec une bonne petite tasse de thé. Jacques montre sa trouvaille au salon de thé : un livre de l'un de ses auteurs préférés traduit en indonésien.


Bon, pas de photo de notre étape à Wonosobo, la grande ville au trafic encore plus extrême. Jacques se trouve de nouvelles bottes, il est content, on se dépêche de repartir vers Dieng, en empruntant une autre petite route où quelques arrêts sont prévus. L'un des points d'intérêt de cette route est le village de Swiss Van Java, le plus haut de Java, dont l'environnement de montagnes fait penser, dit-on, à la Suisse.

Dès le départ, je m'interroge :
- cette route mène aussi à Dieng, pourquoi n'y a-t-il pas autant de trafic que sur l'autre que nous avons prise ce matin de Dieng à Wonosobo
- pourquoi les seuls véhicules que l'on croise sont des scooters et des Jeeps?



Je ne m'interroge, pas trop longtemps alors que la route se rétrécit et devient de plus en plus escarpée. Mais vraiment escarpée. Et avec les Jeeps qui y promènent les touristes, cela prend une concentration extrême dans les virages en épingle pour ne pas caler la moto ou pour éviter une xème Jeep qui prend son virage un peu trop large.

Nous croisons une jolie chute

La chute au loin qui s'apprête à se faire engloutir par la brume

Nos motos sont fatiguées de monter continuellement en 1ère ou en 2ème vitesse, et nous sommes fatigués mentalement aussi. Un arrêt s'impose dans un des stands qui se présentent au bon moment au bord de la route, au Sikarim View Spot. 

Devant nos boissons, nous regardons la route qui s'étend devant nous, toujours aussi sinueuse et à pic, avec les Jeeps qui y circulent à vitesse de tortue et nous "chokons" (en bon québécois). Nous décidons de virer de bord et de redescendre reprendre la même route que nous avons prise ce matin, mais dans l'autre sens évidemment. 

Il n'y a pas de connexion, pas moyen de vérifier l'état de la route qui reste à faire, j'ai toujours peur des glissements de terrain, et j'ai un peu peur que ma vieille moto ne supporte pas cette ascension continuelle avec un moteur qui tourne pas mal vite. OK OK, j'ai peur tout court ; pour la première fois du voyage, je "choke". On jase avec un Indonésien qui approuve notre décision de faire sagement demi-tour, semblant dire que l'état de la route se dégrade plus loin.  

En arrière-plan, on voit la route qui serpente et annonce des côtes et des tournants encore intenses...


Réflexion post-voyage : d'après Google Maps Street View (photo ci-dessus), la route se dégrade en effet, mais toujours d'après Street View (que nous ne pouvions pas vérifier sur place par manque de réseau), cela semble temporaire et nous aurions probablement pu continuer sans trop de risques, surtout quand on sait que le trafic sur la route que nous avons finalement prise rendait la conduite quand même relativement dangereuse et plus difficile que cette route, même en mauvais état.  De plus, nous n'étions pas très loin de notre but... Il va falloir qu'on y retourne 😋.

Bon, on redescend... c'est quand même agréable de contempler le paysage d'un autre point de vue, c'est incroyable!

Nous finissons par rejoindre la route principale qui monte vers Dieng et qui, franchement, n'est pas beaucoup plus reposante avec son trafic incessant et les dépassements constants que nous devons faire. On dirait que les automobilistes ne veulent pas rouler à plus que 20km/h sur les routes de montagne et stoppent même parfois dans les virages en épingle, direct devant nous. Mais pourquoiiiii??? Et on a quand même de bonnes côtes à gravir, mais ce n'est pas constant comme sur l'autre route. 



Nous sommes bien contents quand nous arrivons à l'hôtel! Petite sieste pour nous remettre de nos émotions puis nous ressortons pour nous balader. À la sortie de l'hôtel, des jeunes font cuire du saté (des brochettes), impossible de résister, on en achète 5 que l'on déguste en marchant. 


On joue aux parfaits touristes

Comme Jacques allait me prendre en photo devant ce sigle (aucune idée c'est quoi d'ailleurs), un groupe de... heu... personnages qui se tenaient pas loin ont absolument voulu que l'on prenne la photo avec eux. On a tous bien rigolé

Vers 17h30, on soupe dans un genre de food court en plein-air, c'est super agréable, même s'il commence à faire sérieusement frisquet.

Retour par les petites rues...

42 km de moto en 4 heures... Itinéraire pas tout-à-fait juste puisqu'on n'a pas été jusqu'à Swiss Van Java et qu'on a plutôt rebroussé chemin et repris la route à l'ouest.  Pour voir l'itinéraire prévu et le télécharger, cliquez ICI


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