22 MAI : DE LAKE SARANGAN À PABONGAN
Départ ce matin après un bon déjeuner continental à l’hôtel (du pain épais, bien graissé, un œuf sur le plat, une tranche de fromage genre Kraft et une banane).
Ça manque un peu de convives, mais le décorum y est (petit déjeuner à l'hôtel avant de partir).
Ça, c'est du poinsettia! Même pas besoin d'attendre à Noël!
Les fleurs sont tellement belles!
Et la vue est magnifique ce matin, avant la brume qui s'installera et gâchera tout
Le parc pour enfants, comme quand on était petits et grands consommateurs de mercurochrome.
Le lac est en réalité un lac artificiel formé par un barrage (on voit que le lac est plus haut que la moitié de la ville autour)
Nous avons seulement une heure à faire, avec un arrêt à une ATM pour retirer des sous et un arrêt à la station-service pour de l’essence. Nous nous attendons aussi à devoir affronter de nombreuses côtes, particulièrement la dernière avant d’arriver à l’hôtel, plusieurs reviews le mentionnant.
J’ai soigneusement choisi l’itinéraire en vérifiant l’état de toutes les routes que nous allons prendre grâce à l’option « Street view » de Google Maps. Pas question de nous retrouver dans la merde comme hier!
Départ de l'hôtel
Pour l'instant, tout va bien, la vue et la route sont magnifiques
Oh oh, ça se gâte...
Tout se passe quand même bien jusqu’à environ 800 mètres de l’hôtel. Google nous indique alors de tourner à gauche sur un chemin étroit, abrupt et très pierreux, qui ne correspond à rien de ce que j’ai vu ce matin. Bon, on est à 800 mètres, on peut bien endurer ça, on a vu pire.
Sauf qu’on arrive au bout du chemin et que la seule direction possible s’avère un petit sentier complètement défoncé qui monte presqu’à la verticale. Nous sommes encore dans notre chemin abrupt, Jacques réussit tant bien que mal à stationner sa moto sur un spot relativement plat, mais alors que je freine aussi, ma moto commence à glisser vers l’arrière, même avec mes freins appliqués (j’ai dit que c’était une méchante côte?) et évidemment, je l’échappe (avec moi dessus, donc on est deux à tomber). Jacques vient aussitôt m’aider à nous relever, on réussit en tirant et en poussant à la conduire à un endroit plus sécuritaire.
Là, on n’est pas plus avancé. On ne peut pas monter, le chemin d’où on vient est très étroit, ça va être dur de virer de bord, mais on n’aura pas le choix.
Le fameux chemin. On a monté celui de gauche, avant de découvrir celui de droite et de se casser la figure déclarer forfait...
Bon, on s'asseoit pour étudier la question. Première étape, trouver une nouvelle route. Bon, on a quand même le choix, je trouve une autre route en meilleur état. Jacques réussit à tourner ma moto avec mon aide et il l’amène en bas de la méchante côte. Il revient ensuite chercher sa moto, et rebelote.
Une fois les deux motos en bas, nous pouvons repartir et, cette fois, nous nous rendons sans difficulté jusqu’au superbe homestay, malgré la dernière montée juste avant d'arriver qui nous donne quelques sueurs froides. Ouf!
Dernière montée
Notre joli homestay, le Sukuh Cottage and Restaurant. On a la chambre avec la super terrasse à droite au 1er étage (au-dessus du local avec les rideaux blancs)
Notre terrasse privée, c'est pas bioutiful ça ?
Derrière les arbres, on a la vue sur toute la vallée (enfin sur ce qui n'est pas caché par la brume). Nos motos sont stationnées bien sagement
Le minou qui a fait pipi sur les souliers de Jacques (ou son frère, on a découvert au souper qu'ils sont deux)
Le jardin en contrebas, le mur est magnifique
Après la sieste de Jacques, nous allons explorer un peu les environs. On ne se sort pas des côtes, même à pied.
Le petit temple érotique de Sukuh est fermé, ainsi que le parc Tenggir à côté, qui est un genre de parc-jardin-temple du selfie (sérieux, les Asiatiques sont des fans de selfies, il y a des parcs qui sont consacrés quasiment uniquement à ça, avec des spots à selfie plus originaux les uns que les autres). On demande quand même à une employé si on peut s'y promener et elle accepte gentiment.
Un autre spot à selfie
La hutte de hobbit
Les aménagements paysagers sont très beaux
Les cultures en étage, toujours impressionnantes!
Après la visite du parc, on rejoint une route à côté qui fait un circuit dans la forêt, généralement en jeep touristique, nous on est masos, on marche et ça monte. Il fait chaud, Jacques est tanné. C'est lui qui a pris la photo, on me voit tout au loin, il a décidé de m'attendre pendant que je parcours les derniers 200 mètres pour essayer de trouver la chute secrète. On n'a pas souffert toute cette montée pour redescendre bredouilles!
À environ 100 mètres de l'endroit où j'ai abandonné Jacques, un petit sentier me tend les bras. Je ne peux pas résister aux petits sentiers, surtout quand c'est écrit "Quelque chose, 50 m). Je ne sais pas c'est quoi, c'est écrit en indonésien évidemment, mais 50 mètres pour le découvrir, ça vaut la peine!
Finalement, ça voulait dire "Pont rouge". Et la chute est là aussi, mais sans eau. Bon, c'est mignon quand même, il faut juste faire un peu de visualisation
La chute pas d'eau
Tiens, un revenant! Il n'a pas pu résister à mon magnétisme et est venu me rejoindre
On retourne vers la sortie.
À gauche, une pancarte qui dit "attention, pente abrupte, vérifiez vos freins avant". Et à droite, un des monuments du temple Sukuh. On a essayé de resquiller, car les portes étaient ouvertes, même s'il fermait à 15h, mais finalement, il était ouvert, mais les billets étaient trop chers pour les étrangers et on n'avait pas tant envie de le visiter sans guide parlant anglais.
Voyez-vous l'araignée?
Et là ?
Plein de tizoiseaux dans les arbres devant notre chambre
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23 MAI : PABONGAN ET TEMPLES
Y’en aura pas d’faciles!
Au programme aujourd’hui, une petite balade en moto pour aller voir les temples et sites intéressants de la région, en particulier une plantation de thé qui m’intéresse surtout pour la petite route qui la longe, sur une crête.
On commence par le temple Cetho, à une dizaine de kilomètres d’ici. On s’attendait aux routes à pic, on s’habitue et on gère la 1ère vitesse comme des pros, mais on ne s’attendait pas au trafic intense d’autobus et d’autos sur le trajet.
Départ de l'hôtel vers le temple Cetho
On réalise un peu tard que c’est le jour du Waisak, grande fête bouddhiste qui attire des milliers de fidèles dans la région de Yogyakarta et jour férié en Indonésie. Du coup, comme la région où nous sommes est quand même relativement touristique, c’est foule.
Ce n'est qu'un début
On se retrouve donc à gravir péniblement nos côtes abruptes derrière des véhicules qui ont encore plus de mal que nous et roulent à une vitesse de tortue. Alors que je m’apprête à dépasser une voiture qui a visiblement du mal à avancer, elle s’arrête à bout de souffle et commence à reculer. Je dois freiner, impossible de passer. Le conducteur fait descendre ses 3 passagères en espérant alléger son chargement j’imagine, et essaie de repartir. Moi aussi, mais dans une côte pareille, c’est difficile, je mords un peu le bas-côté, je perds le contrôle, à 5 km/h, pas trop énervant, sauf que je tombe quand même, incapable d’empêcher la moto de basculer. Aucun mal, juste l’orgueil et la honte de rajouter des problèmes à l’ascension des véhicules autour...
Évidemment, un Indonésien descend aussitôt de son scooter pour venir m’aider, suivi par Jacques. On relève la moto, les deux hommes la tiennent pendant que je repars difficilement (repartir en 1ère vitesse dans une côte à pic, ce n’est décidément pas ma force). J’entends alors Jacques dire « Merde, ma moto ne part pas, va m’attendre en haut ».
Bon… un petit remake de son fusible de la dernière fois où un autre problème? Je me trouve un endroit un peu plat pour l’attendre sans (trop) gêner le trafic, j’enlève mon casque, car je sens que ce sera long. Je vois passer tous les véhicules qu’on avait péniblement dépassés, toujours pas de Jacques…
Finalement, un long 5 minutes plus tard, il arrive et me dépasse, yeah!
Je le retrouve plus haut, il me dit que comme il était coincé à un endroit pas sécuritaire où il ne pouvait rien faire pour vérifier sa moto, il avait décidé de la tourner de bord pour se laisser redescendre dans la côte, jusqu’à un endroit plus sécuritaire. En se laissant descendre, sa moto est repartie toute seule, d’où la déduction que c’est la batterie le problème…
Bon, on arrive finalement au temple Cetho sans autre incident, on stationne dans le stationnement réservé aux motos comme il y en a partout (avec gardiens à qui l’on donne 25 cents pour les remercier de surveiller nos motos), et on va visiter le temple avec notre sarong court prêté gracieusement (au prix de l’entrée pour les touristes, je l’aurais bien gardé en souvenir!).
La porte d'entrée du temple Cetho. Attention, si vous êtes un démon, les deux pans de la porte se fermeront sur vous pour vous écraser!
Jacques s'amuse après 10 minutes à attendre que les madames aient terminé leurs selfies...
Il y a encore peu de touristes, c’est agréable. Sauf que nous sommes déçus d’apprendre que le temple initialement construit dans les années 1400 a été reconstruit (bon, à la limite, ça se comprend), mais en plus que l’architecture originale n’a pas été respectée. Du coup, on a plus l’impression de visiter un temple construit en 1978 qu’un monument vraiment historique. Mais cela reste impressionnant.
Symbole phallique géant
Nous voyons ensuite des indications pour un chemin qui conduit vers un autre temple hindou, le Candi Kethek, à environ 30 mètres sur un petit chemin en ciment dans la jungle, qu’empruntent aussi de nombreux jeunes randonneurs qui gravissent le volcan actif Lawu, au pied duquel nous sommes, mais que nous n’avons pas vu encore, la brume étant particulièrement party-pooper depuis notre arrivée hier. Elle nous a aussi gâché les belles vues que nous aurions pu avoir à partir du temple Cetho, situé en surplomb de la vallée. Bouh!
Bref, on prend le chemin, évidemment, pas que j’affectionne particulièrement les temples reconstruits, mais les marches dans la jungle me tentent toujours!
Le chemin qui nous amènera à l'autre temple, non sans passer par tous les stands de vente de nourriture et de gugusses, évidemment.
La descente est un peu plus difficile pour les ti-vieux
Une très très vieille dame minuscule avec sa faux qui va probablement chercher du fourrage et le ramener sur son dos.
Retour ensuite au temple Cetho qui est soudain envahi par la foule (on est arrivés à temps!).
À notre retour au premier temple, la brume est encore plus opaque. Mais elle ne nous empêche pas d'assister à une petite cérémonie avec des porteurs d'encens et un petit groupe de fidèles qui les suivent.
Nous allons prendre un petit café dans un joli café à l’entrée, puis nous rejoignons nos motos. Le stationnement aussi est plein et une Jeep bloque même complètement nos motos.
Le stationnement où les placeurs ne savent plus où placer... Nous sommes coincés derrière la Jeep bleue.
Mais, bon, comme on le découvre assez vite, la Jeep peut rester là encore, la moto de Jacques ne part pas, encore une fois, ce qui n’est pas si surprenant s’il a un problème de batterie comme on pense. Le conducteur de la Jeep vient aider Jacques dans ses efforts pour repartir la moto, sans succès, il ne reste donc qu’à essayer le kickstarter. Ce que Jacques n’a jamais eu à faire avec une moto.
Heureusement, notre bon samaritain vient à la rescousse en voyant les efforts infructueux de Jacques et repart la moto en un coup. Yes!
La Jeep se tasse pour que l’on puisse sortir et on repart vers le homestay en espérant trouver un garage en chemin qui vend des batteries. J’ai un petit serrement de cœur alors que nous passons à côté de la petite route sur la crête au milieu des plantations de thé où nous devions aller ensuite, mais ça ne dure pas longtemps quand je vois le trafic intense dans les stationnements et sur les chemins autour des plantations. Même si on n’avait pas eu de problème de moto, jamais nous n’aurions voulu aller se mettre dans ce bourbier!
Retour au homestay sans histoire et sans avoir trouvé de garage capable de nous aider ou ouvert, malgré de nombreux arrêts pour demander. Pas grave, Jacques, après quelques humiliations supplémentaires de devoir demander de l’aide pour démarrer la moto au kickstarter, a fini par maîtriser la technique. Comme il dit, il acquiert tous les jours de nouvelles aptitudes en moto!
On se remet de nos émotions quelques heures sur notre belle terrasse, contents d’être à l’abri alors que quelques averses parfois fortes accompagnent notre lecture.
Vers 15h15, nous décidons de retourner au temple érotique Sukuh, pas loin du homestay, qui intrigue Jacques depuis que je lui ai montré des photos de certaines structures hier. Cela veut dire grimper de nouveau à pied le chemin qui y mène, sauf que cette fois il est mouillé, ouille ça glisse. La descente sera tout un défi!
Les marches sont très très hautes er étroites
On se souvient que c'est un temple érotique, hein?
D'autres escaliers à la verticale, il faut presque monter à 4 pattes!
Victoire!
Coucou ! Au moins, il n'y a pas grand monde... peut-être parce qu'officiellement l'endroit est fermé depuis une heure?
La descente est féroce
Et celle du chemin au retour aussi, oh lala que ça glisse!
Notre belle salle à manger en plein-air à l'hôtel
Et notre dessert, portion pour une personne : des bananes frites, décadent!
LIRE LA SUITE : 24 MAI, NGANJUK
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