27 ET 28 AVRIL : CILETUH

 27 AVRIL : DE GUNUNG SALAK À CILETUH

Grosse journée aujourd’hui : Nous allons complètement au sud de Java, au Geoparc Ciletuh, au bord de la mer. Google dit 4h11 minutes pour 112 km. Ce qui semble raisonnable puisque ça équivaut à une moyenne de 30km/h. Haha, spoiler : ça nous prend 7 heures pour environ 140 km (on en rajoute 28 pour les fois où on s’est perdu).

Petit déjeuner de croissants emballés et de café instantané (comme hier quoi, sauf que le proprio nous avait offert gentiment en plus un beigne en sachet (on devait faire pitié)). Pas de beigne aujourd’hui.

On ramasse les bagages, Jacques les installe sur les motos pendant que j’essaie de spotter une dernière fois des singes dans la jungle voisine (victoire, j’en vois un!). Et c’est le départ.

Un dernier selfie avec notre hôte

Et c'est le départ de l'hôtel

Comme d’habitude, j’ai choisi soigneusement la route d’avance. Pas de grande route autant que possible, mais pas non plus de chemins de terre. Pour aller au sud, je n’ai pas trop de choix : la grand-route tout le long (beurk) ou une succession de petites routes qui risquent de ne pas être toujours en bonne condition. Grâce à Google, j’ai quand même une bonne idée du revêtement des routes, et généralement, on n’a pas trop de mauvaises surprises.

Des côtes et un peu de trafic, rien de surprenant

Le fait que les routes rétrécissent sans prévenir, un classique aussi...

Sauf aujourd’hui. D’abord, on se perd. Après avoir grimpé dans la montagne sur une petite route abrupte, il faut en redescendre. Ensuite, Google nous invite à tourner sur un chemin qui a plus l’air d’une piste de 4 roues que d’une route. Heu...Non merci. On doit alors prendre un long détour, en croisant les doigts pour qu’il ne nous réserve pas d’autres surprises. Bon, depuis le départ, les routes se révèlent plutôt en mauvais état et nous nous devons nous résoudre à slalomer entre les trous et les bosses. Ce n’est pas si pire (souvenez-vous, on roule à 20-30 km heure, donc on a le temps de voir arriver les trous en masse).


Le détour s’avère pas pire jusqu’au moment où on arrive devant une barrière dont l'affiche indique, selon Google Traduction, « Passage interdit ».



Bon bon bon, on cherche une autre route = un autre détour inconnu, pas d’amélioration de la chaussée, mais une réduction subtile et continue de sa largeur. On se retrouve tout seuls sur un chemin pas très large, mais le paysage est tellement beau qu’on oublie que ce n’est peut-être pas un bon signe pour la suite.




Les traversées de village, toujours magiques, mais épiques!

Et paf : la route se transforme en marécage et si on veut continuer, il faudra traverser environ 100 mètres de boue bien profonde. Et on ne sait pas ce qui nous attend ensuite. Mais on n’a pas vraiment le choix. Cela fait 2 heures que nous sommes partis, nous avons épuisé les détours et déjà relativement souffert pour nous rendre jusque là, il faut aller de l’avant.

Jacques y va en premier, et franchit le 100 mètres plus ou moins élégamment. Il me conseille de mettre mes pieds par terre pour garder mon équilibre, mais à peine ai-je posé mon pied qu’il s’enfonce dans la boue (évidemment!). Alors tant pis pour l’équilibre, je remets mes pieds sur les pédales et je fonce en fermant les yeux (haha non quand même, mais mentalement oui). Et ça marche!! Yéé!

Et c'est parti!

Quelques kilomètres plus loin c’est un chemin de roches qui s’étend devant nous. Pas des petites roches là là, des grosses roches de toutes les tailles qui peuvent déstabiliser complètement la moto si on ne leur plaît pas. On a passé quelques bouts de route comme ça déjà, mais là, c’est un méchant bout de route dont on ne voit pas la fin.

Après 200 mètres, devant une bonne côte, Jacques décide de descendre de sa moto et d’aller voir à pied jusqu’où va ce chemin de torture. Pendant ce temps, je l’attends en cuisant solidement (oui, il fait toujours chaud) et en saluant les familles en scooter qui passent à côté de moi comme si de rien n’était (pfff, même pas jalouse de leurs prouesses).


Jacques revient, il y en a encore environ pour 300 mètres , après c’est mieux. Il va emmener ma moto d’abord et je le rejoindrai à pied, puis il retournera chercher sa moto ensuite. Qu’est-ce qu’on s’amuse.
Bon, après 50 minutes de va-et-vient, les deux motos sont réunies, on reprend notre souffle dans le petit village où aboutit la route de roches, on jase avec quelques locaux, dont une vieille dame adorable qui porte un chargement imposant de bois et s’entête à nous dire quelque chose qu’on ne comprend pas (peut-être « voulez-vous venir manger un filet mignon chez moi? », on ne saura jamais) avec un grand sourire édenté. On lui dit merci, on se sourit et elle continue son chemin.



Après le village, on rejoint une route normale et le reste du trajet se déroule bien, toujours dans des paysages fabuleux et sur des routes qu'on n'ose pas appeler des routes et qui font monter un peu l'adrénaline, genre celle-ci :


Traversée de palmeraies, puis nous arrêtons pour un dernier rafraîchissement avant d’arriver.



Bientôt, nous apercevons la mer et c’est aussi le début des montagnes russes alors que la route se déroule toute en montées puis en descentes abruptes.


On arrive!

Arrêt au point de vue Tanjakan Dini

Souper dans un warung en face de l’hôtel, il pleut à boire debout comme tous les soirs depuis notre arrivée. Au menu : nasi goreng ou nasi goreng. On prendra du nasi goreng, le plat le plus populaire d’Indonésie : riz frit avec légumes, souvent un œuf, et parfois des morceaux de viande ou de tofu, selon l’inspiration de la cuisinière.



En bonne compagnie 😍

Notre itinéraire aujourd'hui (pour voir et télécharger l'itinéraire prévu, cliquez ICI)

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28 AVRIL : BALADE AUTOUR DE CILETUH

Écrit sur fond de muezzins, de karaoké (très populaire ici) et de silencieux modifiés (très populaires aussi, surtout la nuit, grr).
Nuit mouvementée, alors que vers 23h30, nous sommes réveillés brutalement par un bruit sourd et une sensation très désagréable de bouger. Jacques s’écrie « tremblement de terre », on saute du lit pour s’habiller, ça s’arrête, mais tsé, on est au bord de la mer et très au niveau de l’eau, et bien sûr, on pense tout de suite « tsunami ». Jacques n’y pense pas trop longtemps, il se rendort, moi je me relève plusieurs fois pour aller espionner les Indonésiens qui sont sortis dehors un peu partout. Que je n’en voie pas un filer sans moi! Mais non, personne ne semble trop inquiet, les gens retournent se coucher, je fais pareil, mais plutôt d’un œil le reste de la nuit, me réveillant au moindre bruit suspect. C’est seulement ce matin que je verrai sur Google Maps que le tremblement de terre a été de 6.5 et qu’il n’y a aucune menace de tsunami. Bon, une bonne chose de réglée.


Petit déjeuner servi à la chambre à 7h : du riz frit avec des chips indonésiennes. Ça bourre, c’est le principal.

Notre hôtel, le RedDoorz@Geopark Ciletuh : petits bungalows cutes et chers à droite, style plus hôtel normal à gauche. On est normaux. Et les escaliers pour grimper au 3e sont moins loin (on n'est jamais trop prudents). Environ 30$ ou moins la nuit.

Il faut toujours laisser nos souliers à l'extérieur, autant dans les hôtels que dans les warungs et les magasins. Quand on a des souliers de randonnée, c'est un peu pénible.

La chambre (oui, l'Homme est en bobettes). Quand on n'a pas d'étagères ni de chaise, c'est ce que ça donne. On rajoute l'odeur du linge qui ne sèche pas, et on est sûr qu'on n'aura jamais de visite!

Et notre salle de bains ci-dessous. Bon, cette fois on a un vrai pommeau de douche, mais apparemment il n'est là que pour décorer, car il ne crache que quelques gouttes d'eau à la minute. Donc, on a trouvé une nouvelle utilisation à la douchette de la toilette (quand il faut, il faut) et on complète avec un seau d'eau sur la tête au besoin. Heureusement, avec le 30 degrés dehors, pas besoin d'eau chaude, de toute façon, y en n'a pas (mais elle est tiède). Ah oui, pas de papier de toilette non plus, on ne doit surtout pas oublier de renouveler nos provisions au dépanneur, hors de question que je m'essuie à la musulmane!


Au programme aujourd’hui : une petite balade en moto de 70 km dans la région, avec arrêt à des chutes et petite balade sur la crête d’une montagne, pas difficile, mais avec des paysages wow.
Première mésaventure (et la seule, mais c'est plus joli de l'écrire comme ça) : les côtes autour de la ville seraient illégales au Québec, c’est abrupt pas à peu près et alors que ma moto en grimpe une en souffrant, elle déclare forfait et cale. Pas de problèmes, je devrais être capable de la repartir, sauf que, bien que j’applique à fond le frein arrière, elle glisse vers l’arrière et je sens la chute devenir inévitable alors que j’en perds le contrôle. Mais là, miracle, la moto arrête de glisser. Deux Indonésiens qui ont vu mes ennuis se sont précipités pour m’aider et sont arrivés à temps pour empêcher la moto de tomber et moi avec. Ils la tiennent solidement pendant que je m’assure qu’elle est en bonne vitesse pour repartir et vroum, c’est reparti! Mais je tremble encore un peu, brrr…

Une des routes maniaques

Encore quelques côtes et un arrêt pour admirer une belle chute pas loin, puis nous bifurquons sur un chemin plus étroit et un peu cabossé, mais encore praticable. Pas pour longtemps.

Une des chutes qu'on n'ira pas voir de plus près. Il y en a partout, on en verra d'autre! Et comme on est dimanche, c'est foule, alors on passe notre tour. 

Deuxième déception : impossible de rejoindre la petite montagne où nous devions randonner, aucune route raisonnablement carrossable ne s’y rend, pfff). Bon, demi-tour, on retourne vers la ville.




Pour me consoler, je réclame un arrêt à un point de vue, évidemment une fois que nous l'avons dépassé, ce qui implique un u-turn sur une bonne côte descendante, pour ensuite la remonter joyeusement. Pas évident.

Dans la plupart des stationnements, il y a des préposés qui s'occupent de gérer les manoeuvres des motocyclistes et de surveiller les motos. Mais même s'il n'y en a pas, aucun danger à priori se se faire piquer de quoi, à moins de le faire exprès, genre laisser son cell sur son support ou sa clé dans le contact (mmm, Jacques?). On leur donne un peu de sous en revenant et tout le monde est content.


LA vue

La madame avec son bâton à selfie (non, ce n'est pas moi, j'aime mieux risquer ma vie en moto)

On revient en ville, en croisant les gars qui m’ont sauvée dans la côte et qui nous saluent avec de grands sourires.


On décide de continuer à explorer un peu, en prenant de petits chemins au milieu des champs. C’est super joli, mais ça n'aboutit finalement nulle part.

Une autre chute au bord de la route




Reredemi-tour, on fait un arrêt pour aller voir de près des plates-formes de pêche. Impressionnant!



Retour à l’hôtel, on se repose un peu et on repart luncher dans un warung proche, le Al-Faatih.


Ensuite direction la plage où la montagne de déchets au bord de l’eau nous aurait enlevé toute envie de nous baigner si nous en avions eu une, mais on marche quand même dans l’eau (chaude), jusqu’à l’autre bout de la plage pour ensuite rejoindre la route par le terrain privé d’un hôtel (mais bon, tous les touristes se ressemblent hein?).



Photo-concept : vache sur fond de chute (celle qu'on a vue de loin en moto, la Curug Cimarinjung)


Achat d’une crème glacée dans un dépanneur et retour à l’air climatisé de la chambre ensuite. On a un peu de mal à trouver un warung ouvert pour le souper, mais on finit par en trouver un...


...en face du parc d'attractions, dont les manèges doivent dater de 1850.





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