29 AVRIL : DE CILETUH À SUKABUMI
Grosse journée de moto encore. Pas eu le temps d’arrêter pour prendre des photos malgré des paysages fabuleux encore une fois parce que LA ROUTE ÉTAIT ENCORE DÉFONCÉE 60% DU TRAJET (insérez un ou deux sacres à ma place) et il fallait se concentrer au max sur notre conduite. De plus, les autos n’avancent pas là-bas, au moindre trou, elles ralentissent quand elles n’arrêtent pas carrément. Alors aujourd’hui, c’était particulièrement pénible. Alors, quand on avait risqué notre vie pour dépasser une tortue, on n’avait pas envie d’arrêter pour prendre une photo et de la voir nous redépasser.
Bref, on commence notre journée par le petit déjeuner offert par l’hôtel. Comme dit Jacques, finalement on aime mieux quand le déjeuner n’est pas compris, on va se chercher nos croissants ensachés du dépanneur et on évite le riz tôt le matin. Mais là riz on a, avec les croustilles traditionnelles (ça c’est comme les chips, je pourrais en manger 24h/24).
Petit déjeuner
Notre gentille hôtesse nous fait découvrir un fruit que nous ne connaissions pas : le Longane...
...ou oeil-du-dragon (on comprend pourquoi!)
Nos deux dépanneurs préférés : Indomaret et Alfamart. Drôle qu'ils soient collés ici.
Départ ensuite, vers 9h00. 120 km à faire. Ça nous prendra 4h30. Au début , on se réjouit, enfin une belle route!
Jolie route en partant de Ciletuh
Et ça continue... On longe en hauteur la vallée de Ciletuh à gauche, pas loin de l'amphithéâtre
On commence à grimper sérieusement dans la montagne. La route est encore belle.
Mais assez rapidement, elle commence à se détériorer et nous retrouvons encore à devoir slalomer autour des trous de part et d’autre de la route, tout en évitant les véhicules qui viennent en sens inverse et qui font la même chose.
Nous devons arrêter plusieurs fois pour reposer nos muscles et nos nerfs endoloris (un coca, une crème glacée, ça répare tout, sauf ma suspension qui a l’air d’avoir succombé au chaos de la route à en juger les squick -squick qui m’accompagnent depuis la fin de la matinée).
Nous rejoignons finalement la grande route et c’est un autre défi qui commence : rouler dans le trafic intense. Avec 151 millions d’habitants, les villes se succèdent les unes aux autres le long des routes principales et le trafic ne cesse jamais. Je pense que j’aime mieux les trous.
Nous arrivons enfin à l’hôtel, le D'Zahra Village, 250 000 IDR (20$), qui doit être assez haut dans la montagne à en juger la dernière partie de la route qui grimpait sur des kilomètres. Il n y a personne, la grille est fermée et barrée, mais comme j’ai whatsappé avec la proprio hier, j’ai confiance qu’on va régler le problème. J’espère juste que ce sera avant la pluie qui s’approche…
Finalement, j’arrive à la rejoindre, elle arrive en scooter et nous ouvre. Apparemment, nous sommes les seuls clients et elle doit faire le ménage de la chambre avant .
L'hôtel et sa grille qui était fermée à notre arrivée.
Notre petite maisonnette. Nos motos ont ensuite été déplacées à l'abri de la pluie pendant que nous étions sortis souper. C'est-tu pas gentil ça ??
On finit par s’installer, c’est très mignon, mais encore une fois, très de base. Toilette y compris. Pas de douche. Et probablement pas d’eau chaude. On s’habitue.
On ressort se chercher des croissants au dépanneur proche pour notre petit déjeuner demain matin (yes!), et on revient se reposer un peu avant le souper. J’ai trouvé un restaurant qui a l’air super, le RM Joglo Peci, cela fera du bien après nos repas plutôt frugaux des derniers jours.
On ressort donc vers 17h (on a faim, on n’a pas diné), le temps est lourd, on emporte donc nos impers et on est bien contents de les avoir quand une bonne pluie commence à nous tomber soudainement sur la tête. Nous passons par de toutes petites ruelles pour aller au restaurant, c’est super mignon. On arrive au restau alors que la pluie s’intensifie encore. Malheur, il est fermé!! Cela fait plusieurs fois que Google nous raconte des bobards, on a l’air malins là, tout dégoulinants et piteux, au milieu de nulle part sans aucun warung en vue.
On fait demi-tour, on passe devant un warung, mais qui n’a pas de table où s’asseoir, et croisons aussi un groupe de petits garçons tout excités qui nous appellent en rigolant.
Après avoir marché encore quelques pieds, en désespoir de cause, on revient vers le warung et on y entre. Les petits gars se massent à l’entrée, surexcités. Je demande à la proprio si on peut manger, elle me dit de choisir parmi les plats qui sont en vitrine, allez, un bol de riz avec ce que je reconnais : du poulet, un poisson genre sardine frite, du tempeh, des haricots.
La dame débarrasse la table sur laquelle elle travaillait, chasse 2 hommes qui y étaient aussi et nous invite à nous y installer avec un grand sourire
Nous commençons à manger (moi surtout avec les doigts – juste la main droite), impossible de couper le poulet et le poisson, c’est bon, mais c’est froid. C’est sûr, c’est la fin de la journée, et les plats ont été préparés le matin. Je sais. Ne le dites pas à la Mapaq. Au travail les probiotiques! La dame nous sert de l’eau qui, elle, est chaude.
Nous mangeons en compagnie de la télé et des petits garçons bien installés devant le restaurant qui nous regardent manger en ricanant . Tout un repas! Notre record en terme de prix aussi : 2.50$ pour 2 !
Souper improvisé et petits gars curieux
Retour à l’hôtel, toujours sous la pluie. Fin de soirée relax.
109 km en 4h11, même pas 30 km à l'heure de moyenne!
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30 AVRIL : SUKABUMI ET PONT SUSPENDU (SITU GUNUNG)
Une autre journée pleine de surprises et de rebondissements!
On reste donc une nuit de plus à l’hôtel, on garde l’excursion prévue ce matin, et on partira ensuite en ville où les concessionnaires Yamaha poussent comme des mauvaises herbes. On en choisit un au pif.
Bonne nuit (cela fait 2-3 de suite, les bouchons dans les oreilles c’est magique!), nous sommes donc en pleine forme ce matin pour aller dompter la peur des hauteurs de Jacques sur le plus haut pont suspendu d’Asie, au Situ Gunung Suspension Bridge, à 6 km de l’hôtel.
On avale nos croissants du dépanneur et notre café instantané et c’est parti!
Petit déjeuner, surveillés par une des mosquées du coin. Il n'y a personne à l'hôtel, même pas un employé (spoiler : on verra le premier à 18h30, que nous attendions depuis le matin pour avoir des serviettes qui manquaient... Il nous en apporte une pour les deux.
Premier arrêt : la guérite pour payer les frais d’entrée dans le parc, soit 14 000 roupies pour les Indonésiens et 160 000 pour les étrangers. Ouaip. C’est pas mal la norme. J’essaie bien de baragouiner en indonésien pour lui faire croire qu’on est du pays, il rigole et me fait cadeau de 70 000 roupies. Hé hé.
Deuxième arrêt : le stationnement. C’est la que les guides se tiennent et pêchent leurs proies. Celui qui essaie de nous appâter est très sympathique et, atout non négligeable pour un guide, il parle anglais. Un peu. Assez pour nous comprendre en mélangeant les deux langues et le langage des signes. On n’est pas obligés de prendre un guide, mais ça aide l’économie du pays et il a l’air de vouloir jaser, comparé à d’autres guides qu’on a vus marcher 5 mètres devant leurs clients sans leur porter attention. Il finit de nous convaincre en nous vantant ses talents de photographe . Adjugé : un autre 200 000 qui s’échappe de notre porte-monnaie. On rajoute ensuite 100 000 de plus par personne pour l’accès au pont et nous voilà VIP, avec le petit bracelet qui le prouve. Donc, total : 650 000 roupies = environ 55$ CAD. On compare avec une sortie de cinéma avec du pop-corn et on se console.
Comme promis, le guide prend de multiples photos et vidéos, avec poses très naturelles (haha), la nature est luxuriante, le pont impressionnant et pas trop mobile (dommage), on est la plupart du temps seuls, sauf aux chutes, mais on arrive quand même à déjouer le groupe qui s’est agglutiné devant et à prendre de belles photos. La seule partie que vous ne verrez pas en photo est la première partie alors que nous devons franchir les quelques centaines de mètres qui séparent l’entrée du parc et le pont suspendu sur un scooter comme passager. Sur un sentier raide, étroit et rocailleux. Pas question que je lâche le chauffeur ni que j’ouvre les yeux pour prendre un vidéo!
Le cocktail d'accueil pour les VIP au parc du pont suspendu (Situ Gunung). Là où les locaux nous ont dit qu'ils ne vont pas, car il fait trop froid. Genre 22 degrés, tsé.
Impossible de se rendre là élégamment. Je ne sais pas trop à quoi ça sert, mais il y en a dans la plupart des spots touristiques...
L'entrée du pont, nous sommes bien harnachés avec nos harnais. On ne rit pas avec la sécurité. Enfin pour le premier pont.
Jacques qui fait semblant d'avoir semblant d'avoir peur
Comme vous voyez, il n'y a pas foule ce matin!
Jacques et le guide
Notre gentil guide
Les traditionnels spots à selfies
Terrain de camping de luxe avec maisonnettes à 200$ la nuit, déjeuner inclus (quand même!)
La nouvelle star de la musique indonésienne
De l'eau de la montagne très très potable, oui oui, notre guide nous l'a assuré!
Une autre pose très naturelle
On revient par l'ancien pont suspendu (on n'a pas de harnais pour celui-là) qui brasse un peu plus, youhouu
Au loin, le nouveau pont, dans le paysage qui s'embrume, comme souvent lorsque la matinée avance...
Nous ne regrettons pas notre investissement, le guide est rigolo, on lui pose plein de questions et il nous apprend plein de choses. C’est vraiment un plus de l’avoir avec nous!
Après 2h30 de ooh et de aaah, retour à l’entrée, le gardien du parking redonne la clé de sa moto à Jacques qu’il avait encore une fois oubliée sur sa moto, on repart à l’hôtel changer notre équipement pour repartir en ville, chez le concessionnaire, trafic de ville, toujours aussi maniaque, on arrive à midi (35 minutes pour 13 km).
Les employés sont en pause, on se trouve un super café, le Gourmet Coffeenery pour manger un peu, très de luxe, on détonne un peu avec notre look débraillé parmi les gens chics et peut-être célèbres présents, mais ils ne nous mettent pas dehors. On partage un club-sandwich et des frites et un super café moka glacé.
Dans notre café de luxe, nos cafés en train d'être préparés à l'étage du dessous
Ils s'en viennent!
Les voilà!
Et voilà notre club aux oeufs, poulet, smoked meat, tranche de fromage Kraft. Moyen. Mais les frites, toujours peu nombreuses, sont bonnes!
On retourne ensuite chez le concessionnaire qui entre nos motos tout de suite dans le garage pour les soigner.
Jacques qui essaie d'expliquer les problèmes au mécanicien avec l'aide de Google Traduction.
Pendant que les motos se font dorloter, je vais faire un tour au Marché musulman en face (oui, il s’appelle comme ça, genre Muslim Market), j’ai besoin d’une autre jolie blouse et d’un voile si on veut visiter des mosquées. Je fais la journée des vendeuses qui auront de quoi raconter pour faire rire toute la famille ce soir, tsé l’étrangère qui essayait d’expliquer qu’elle voulait une jolie blouse, pas trop chaude, pas froissable, assez large, non pas trop longue….. ça rigole bien autour de moi et moi avec!
Mais tout le monde finit par se comprendre, je trouve la blouse et le voile que je veux et je vais retrouver Jacques de l’autre côté de la rue (notez que j’ai réussi à traverser deux fois sans me faire frapper un exploit! Essayez de traverser Décarie à l’heure de pointe!).
Deux heures plus tard, les motos ont été démontées au complet, les bobos ont été réparés, les pièces manquantes remplacées, plus de squick-squick, on repart le cœur léger… jusqu’à ce que la moto de Jacques s’arrête 3 km plus loin et ne veuille rien savoir pour repartir. Oups.
On la pousse dans le stationnement d’un grand restaurant, Jacques prend ma moto et retourne chez le concessionnaire (oui, oui, je me souviendrai du nom du restaurant , pas besoin de le noter! Spoiler : non, il ne s’en souviendra pas et se perdra en revenant avec le mécanicien). Il finit par arriver avec le mécanicien qui trouve assez vite le problème : il y a de l’eau dans l’essence. Pas surprenant après les pluies torrentielles qu’on a eues. Un ou deux coups de baguette magique plus tard, c’est réparé et nous pouvons repartir jusqu’à l’hôtel sans autre problème. Sauf le trafic, bien sûr (je sais, je radote, mais je suis surprise à chaque fois que je suis prise au milieu de ce ballet d’autos et de motos qui virevoltent partout sans se toucher et sans frapper personne.
Cerise sur le sunday : le restaurant qui était fermé hier est ouvert aujourd’hui. Cest-y pas beautiful ça? Je mets les photos et on y court. Probablement avec la pluie, comme d’habitude.
Mise-à-jour : le restaurant qui était ouvert aujourd'hui était fermé quand on y est allés vers 18h. Plan B : soupe en boîte ramen avec fourchette incluse, on se gâte! Et Jacques encore plus avec une bonne bière...0%.
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